Quand le printemps reviendra...
A peine entrée dans la maison du fond du bois mme lutine avait aimé l'odeur de la cire qui lui rappelait la maison de sa grand mère, le petit sentier qui cachait la maison l'avait deja charmée mais ces petites fenêtres typiques des maisons solognote, le chevrefeuille qui courait le long de la facade et puis derriere, près de la cheminée, tout au long du salon, cette grande baie vitrée travaillée par un artisant ferronier ferru de l'architecture locale qui s'ouvrait sur le jardin degagé, le joli bassin, et qui embrassait à quelques mètres le petit bois avaient transporté de joie la famille qui revait depuis longtemps de nature et d'isolement. Mais ce qui avait conquis mme lutine c'était le potager que l'on decouvrait depuis la cuisine...A peine installée, les cartons encore endormis dans une des pièces de la maison, le juste necessaire tout juste sorti, elle s'était précipitée dans Son jardin, dans Son domaine, pour y decouvrir les fruits et les légumes que l'ancienne propriétaire avait si amoureusement fait prospérer. Les courgettes qui courraient, les tomates qui s'épanouissaient, les fraisiers qui s'étalaient avec l'insolence des privilégiés, mais il y avait aussi la sauge sauvage comme une amazone, et puis le thym, le romarin, la verveine et la menthe qui au moindre petit vent faisaient chavirer les sens de la maitresse des lieux. Alors elle s'etait documentée pour être a la hauteur de cet heritage et elle avait biné, ramassé, fait secher. Des fleurs de capucine avaient coloré quelques salades et les bocaux avaient decorés la cuisine. En hiver, ils avaient ramassé les marrons tombés des arbres plusieurs fois centenaire et puis les girolles avaient envahis le sous bois. A noël mme lutine avait recu un livre intitulé "petit manuel a l'usage de ceux qui vivent reculé du monde" comme c'était si joliment dit ! Et puis maintenant que le jardin dormait, que les sous bois étaient plus sage, elle essayait de faire fuir ses kilos en trop avec quelques potions magiques recoltés et séchés a l'autre saison, des tisanes de mauves, de verveine...Elle profitait de tous les présents que lui offrait cette terre qu'elle aimait déjà tellement.