A contre-courant
Madame Lutine se trouvait souvent a contre-courant. Déplacée, pas tout à fait a sa place. De ses copines, elles se sentaient souvent loin. Les lunettes chanel, gucci, les dernières manolo elles trouvaient cela parfoit jolis, souvent clinquants. Aux vacances aux Bahamas, elle preferait les journées de marche dans le désert, la recherche du temps jadis au fond de l'egypte, loin des bateaux deversoirs de touristes en mal de grandioses. Non non elle ne jouait pas a madame Hautaine trouvant les touristes braillards, pas assez bien pour elle. Juste qu'elle preferait le calme à l'euphorie du groupe, juste qu'elle preferait partager le thé du paysan plutot que le cocktail d'acceuil du 4 étoiles. Certe cela lui avait valu quelques douleurs dorsales au levée d'une nuit passée sur une couche sommaire composée d'une simple natte, mais souvent elle avait trouvé le calme et la serenité dans cette autre monde loin du sien. La tempête qui soufflait sur sa famille en ce moment l'a ramenait vers ses rivages lointains. L'envie de tout bazarder pour partir vers les bazards d'un autre lieu. Ce sentiment très fort de ne pas être a sa place au milieu des Caïmans presque plus dangereux que ceux du Nil. Elle savait qu'il fallait relativiser, prendre du recul, mais revenait alors ses doutes de ne pas être là ou il faut, de ne pas gacher le temps qu'il leur était donné. De faire quelque chose. De ne pas courir a la futilité... Ce matin elle qui ne jouait pas avait valider un ticket de loto. Même si elle ne gagnait rien elle aurait rêvé pour 2 euros ! Acheter un voilier, embarquer et tourner tourner tourner jusqu'au tournis, comme ce jeu que les enfants adorent et qui nous fait perdre nos sens...